Zoom sur le service Environnement #2 Les inventaires naturalistes
Dans la première partie de notre série, nous avons pu voir comment les observatoires de l’environnement servent d’aide à la décision dès les phases d’esquisse d’un projet. De la même façon, une fois qu’un projet est défini dans sa forme et plus précisément dans son implantation, des inventaires naturalistes sont nécessaires pour prendre en compte précisément toutes les sensibilités du milieu dans lequel il s’inscrit.
Un inventaire naturaliste est défini comme un processus organisé d’acquisition de données de répartition d’espèces dans le temps et dans l’espace (INPN). Ces inventaires peuvent être réalisés dans le cadre d’acquisition de données sur le patrimoine naturel qui nous entoure ou dans le cadre d’un projet d’aménagement.
L’équipe du Pôle environnement, associée à ses partenaires Alp’Pages et Ecoscim (écologues), réalise des inventaires naturalistes, faune, flore et habitat. Ces deux dernières spécialités sont traitées au sein du bureau MDP par la totalité de l’équipe : Cécile Baudot, Claire Lanoy, Léo Cassaro et Julie Delavie. Issues de formation comme EPGM (Equipement et Protection des milieux de Montagne) à Chambéry ou BEE (Biodiversité Ecologie Environnement) à Grenoble, ces diplômes spécialisés dans les milieux de montagne permettent une connaissance accrue du terrain.
Les inventaires naturalistes sont réalisés la plupart du temps sur un cycle biologique complet (1 année) afin d’observer tous les comportements et tous les stades de développement des espèces présentes. Ils se basent sur des protocoles précis, ces inventaires permettent de connaître les enjeux d’un site (espèces protégées, habitats de reproduction d’espèces, habitats sensibles…) au sein d’une zone d’étude.
Le travail de terrain commence par une analyse bibliographique permettant de cibler les espèces potentiellement présentes sur la zone de prospection. Cette analyse nous permet de définir les grands enjeux pouvant être rencontrés et ainsi d’orienter les futures prospections.
Une fois sur le terrain, la zone d’étude est parcourue dans sa totalité. Chaque espèce, animale et végétale rencontrée est inventoriée.
La détermination des espèces végétales permet de définir les habitats naturels en présence (phytosociologie). La bryologie, l’étude des mousses, permet de compléter ce diagnostic écologique. Les bryophytes sont en effet de bons indicateurs de l’état de conservation des habitats naturels (les mousses seront abordées plus en détail à travers un article spécifique présenté par Julie Delavie qui en a fait sa spécialité).
Lors des prospections, une attention particulière est portée aux zones humides. Ces milieux en déclin sur le territoire français possèdent des fonctions écologiques importantes et sont souvent le point de concentration d’une biodiversité riche et protégée. Au-delà des espèces végétales qu’elles abritent, la détermination pédologique est essentielle afin de délimiter le plus précisément possible son périmètre.
Côté règne animal, l’inventaire se concentre sur les mollusques, les invertébrés, les mammifères, les chiroptères, les reptiles et les amphibiens sans oublier toute l’avifaune, qu’elle soit diurne ou nocturne.
Chaque espèce sensible ou bénéficiant d’une protection particulière (Protection nationale ou régionale, Convention de Washington, Convention de Berne, IUCN…etc.) est dénombrée et géolocalisée. Cet inventaire ne se base pas nécessairement sur des observations directes, il peut s’agir d’écoutes (chant d’oiseaux), d’observations de traces ou de fèces, d’analyse acoustique pour les chiroptères ou d’observation indirecte par le biais de pièges photos par exemple.
Une fois les prospections réalisées, toutes ces données sont mises en relation et permettent de déterminer précisément les enjeux environnementaux au sein d’une zone d’étude. Couplés à un projet, ces inventaires sont indispensables pour déterminer les enjeux et les impacts d’un aménagement sur l’environnement.
Le point de vue de notre équipe :
« La réalisation d’inventaires est l’une des parties les plus intéressantes de notre métier. En effet, tous écologues de formation et passionné(e)s de montagne, nous avons une sensibilité particulière à l’observation de la faune et de la flore. Nos différentes compétences au sein de l’équipe permettent une complémentarité de regards dans l’analyse écologique d’un milieu. C’est à l’occasion de ces prospections que nous pouvons prendre la mesure de l’environnement dans lequel va s’insérer un projet. Cette phase de terrain est un moyen pour nous d’évaluer les sensibilités paysagères et écologiques d’un site».
Le Service Environnement